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La page d'Anaïs - 2005
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Casa de copii - Anaïs en Roumanie - Eté 2005

Anaïs
Eté 2005

Je m'appelle Anaïs et je viens de terminer ma 2ème année d'études de psychomotricité.

Le retour en France approche… Je ne serais restée qu'un mois en Roumanie mais ce mois a été plus riche humainement et émotionnellement parlant que je ne pourrais le raconter. 

Je comprends maintenant pourquoi des personnes comme Francine peuvent décider de rester y vivre après avoir vécu la rencontre avec des enfants des orphelinats.

J'ai vécu 3 semaines dans un centre d'enfants handicapés à Hunedoara et je crois que je n'oublierai jamais cet endroit. J'y ai vécu beaucoup de joies car ces enfants sont extrêmement attachants, tellement heureux que l'on vienne s'occuper d'eux, tellement en demande d'attention, d'affection et avec le sourire malgré la réalité de leur vie. 

Je m'en veux de repartir en les laissant dans ce quotidien que maintenant je connais. D'avoir dormi, vécu dans ce centre, j'ai vu ce qu'était leur vie et encore, venant tous de Paclisa (hôpital psychiatrique " d'enfants irrécupérables ") leur petite enfance devait être encore vraiment pire.

Dans ce centre, ce qui m'a d'abord choqué, c'était l'environnement : un centre tout neuf, propre, déposé au milieu d'un quartier pauvre dans une ville pleine d'anciennes usines de sidérurgie, bref un environnement triste déjà hostile. 

Puis il y a eu la rencontre avec les éducateurs, déjà on ne nous a pas présentées, ce qui n'a pas facilité les relations, puis leur manque de motivation, d'intérêt et d'attention pour les enfants m'a vraiment choqué. Laisser les enfants s'enfermer dans des stéréotypies, les laisser sans stimulations, sans affection, voir pire, est quelque chose que je ne comprend pas. L'hypocrisie dont ces éducateurs ont joué jusqu'au dernier jour en ne daignant sortir des jouets que lors d'une inspection ne provient pas d'un manque de formation mais d'un manque de compassion. Bien sur, une formation serait un point important à mettre en place, permettant une meilleure connaissance du handicap, mais peut être également un recrutement des éducateurs plus sur une véritable vocation que sur la seule recherche d'un salaire. Car heureusement nous avons également rencontré des personnes désirant accroître leurs compétences, connaître la façon dont fonctionne un centre en France et ce qui serait intéressant de travailler avec ces enfants. Je pense surtout à une éducatrice, Cami, qui m'a impressionnée par son courage, son amour pour ces enfants et sa volonté de continuer à se battre pour tenter d'améliorer leurs vies malgré la passivité de ses collègues. Grâce à elle et au soutien de Francine et Rénata dans le calme et la beauté apaisante de Baia de cris, j'ai pu tenir ces 3 semaines pourtant très éprouvantes.

Ce voyage m'aura vraiment apporté beaucoup par tout ce que ces enfants m'auront appris, par leur courage et leur image que je garderai toujours en moi, espérant que je puisse un jour revenir et faire quelque chose de plus pour eux et pour tous les autres. Ils m'ont ouvert les yeux sur une réalité qui influencera sûrement mon avenir. 

De plus j'ai appris sur moi et sur la vie en communauté. Vivre une telle expérience à plusieurs permet un échange, un soutien mais également de décompresser, notamment par le rire ce qui me semble essentiel pour avoir la force de continuer.

Pour toutes ces raisons la Roumanie a pris une place spéciale en moi et le défilé des paysages magnifiques de la campagne roumaine, sous les rythmes envoûtants du Manélé, dans les bus à la conduite assez inoubliable, restera un souvenir impérissable.

Anaïs.