Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Anne-Sophie 2009
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  Anne-Sophie
Petit séjour en Roumanie

Petit, car même si nous sommes restées 2 semaines, Francine insiste pour que nous revenions l’année prochaine car nous n’avons apparemment ni tout vu, ni tout entendu…
Enfin pour ma part, j’ai trouvé ce voyage déjà beaucoup parlant. Et cela n’aurait pas été possible sans la présence de notre guide, Francine… Eh oui, 2 semaines seules avec un guide du routard n’ont rien à voir avec la présence d’une personne qui côtoie le pays et ses habitants depuis des années ! Je ne vous ferai pas une description de tout ce que j’ai vécu, mais je voulais vous faire part de ce qui m’avait frappé… le plus !

La première chose, Le fonctionnement de l’association, qui passe essentiellement par le dynamisme de sa secrétaire générale, Francine. Casa de Copii n’aurait pas le même esprit sans elle, car Francine a une façon d’éduquer, de parler, d’amuser, de surprendre, qui booste les familles et la ville de Brad. J’ai trouvé qu’elle donnait un élan, qu’elle remettait de l’ordre, en redonnant les règles élémentaires aux familles qu’elle rencontrait.

Par exemple, une scène qui me restera, classique dans les actions de Francine : une maman qui marche dans la rue, avec un premier enfant dans ses bras, et un deuxième qui marche 10 mètres devant elle. Ce dernier rencontre Francine et lui demande de l’argent en tendant la main. Francine lui fait les gros yeux… « Tu demandes de l’argent ?» d’un air grondeur… En s’avançant vers la maman qui à son tour lui demande des sous, elle lui tend un billet. Là le bébé l’attrape au vol, mais Francine lui reprend des mains et lui explique en roumain que « Non, c’est ta maman qui s’occupe de ces choses là » et dit fermement à la mère que les enfants ne doivent pas s’occuper des affaires d’argent, et que maman a le contrôle sur cela ! Tout cela, avec d’autres conseils en roumain que je n’ai pas compris. Tout ça également, sans connaître cette dame, d’une façon très spontanée, dans les rues de Brad…

Bien sûr, cette aide, ça n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de la Roumanie ! Mais beaucoup de gouttes d’eau peuvent remplir un océan ! Je trouve que nous sommes sans doute trop habitués à regarder la misère avancer, sans essayer de changer tout cela. Et je retiens avant tout qu’on ne pourra pas faire avancer les choses sans EDUCATION, d’une population qui est en plus de cela, restée sous le joug du communisme pendant des dizaines d’années… En osant parler aux gens, en croyant à l’évolution, et en mettant « les pieds dans le plat », Francine change peu à peu les choses à Brad, et cela même si la patience est une qualité indispensable pour une telle mission… 

L’animation à l’école de Brad maintenant… étant cheftaine louveteau, j’ai l’habitude de m’occuper d’enfants et d’organiser des activités diverses et variées. Ici, le rapport avec les enfants était différent. J’étais déçue de ne pas pouvoir leur parler en Roumain et leur dire ce que je pensais de ce qu’ils faisaient. Mais en soi, ne pas parler Roumain n’est pas un handicap et on s’en sort très bien avec les petits mots utiles et les chiffres. Par contre, étant donné qu’on a la parole en moins pour mettre le thème en bouche, il faut préférer les animations accrocheuses où tout le monde participe. Les enfants sont contents de venir ; Il n’ont pas l’habitude d’être «animés». En allant les chercher dans le quartier pour qu’ils viennent à l’école le premier jour, beaucoup criaient «francesi ! francesi !», une petite fille m’a même sauté dans les bras. C’est comme un petit événement chez eux…

Les visites dans les familles m’ont laissé une vision claire de la mentalité du pays, et les commentaires de Francine ne faisaient que les enrichir. Ce qui m’a frappé, c’était les problèmes de santé récurrents dans les familles. Dans beaucoup d’entre elle, les parents ne pouvaient plus travailler à cause de leur santé et touchaient une allocation qui faisait vivre leur famille. J’étais également très étonnée du chômage qui touchait la population. J’ai rarement rencontré des personnes qui travaillaient. Cela ne s’explique pas seulement par la santé, mais aussi par la façon dont certains employeurs traitent leurs employés, en les faisant travailler 15 jours pour les licencier directement ensuite sans salaire. Les employés ne sont pas du tout protégés !

Pour finir, j’ai eu l’impression d’apporter de bons moments à ces enfants, parfois de leur faire oublier leur vie familiale difficile. Je suis contente d’avoir été un exemple pour eux, et encore une fois d’avoir aidé un tout petit peu à leur éducation. Merci encore à toi Francine, à Mademoiselle Bouclette, à Dana, et une petite pensée à Biscuit, le chat.

A très bientôt !!