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Anne-Sophie |
Petit séjour en Roumanie
Petit, car même
si nous sommes restées 2 semaines, Francine insiste pour que
nous revenions l’année prochaine car nous n’avons apparemment ni
tout vu, ni tout entendu…
Enfin pour ma part, j’ai trouvé ce voyage
déjà beaucoup parlant. Et cela n’aurait pas été possible sans la
présence de notre guide, Francine… Eh oui, 2 semaines seules
avec un guide du routard n’ont rien à voir avec la présence
d’une personne qui côtoie le pays et ses habitants depuis des
années ! Je ne vous ferai pas une description de tout ce que
j’ai vécu, mais je voulais vous faire part de ce qui m’avait
frappé… le plus !
La première chose, Le fonctionnement
de l’association, qui passe essentiellement par le dynamisme de
sa secrétaire générale, Francine. Casa de Copii n’aurait pas le
même esprit sans elle, car Francine a une façon d’éduquer, de
parler, d’amuser, de surprendre, qui booste les familles et la
ville de Brad. J’ai trouvé qu’elle donnait un élan, qu’elle
remettait de l’ordre, en redonnant les règles élémentaires aux
familles qu’elle rencontrait.
Par exemple, une
scène qui me restera, classique dans les actions de Francine :
une maman qui marche dans la rue, avec un premier enfant dans
ses bras, et un deuxième qui marche 10 mètres devant elle. Ce
dernier rencontre Francine et lui demande de l’argent en tendant
la main. Francine lui fait les gros yeux… « Tu demandes de
l’argent ?» d’un air grondeur… En s’avançant vers la maman qui à
son tour lui demande des sous, elle lui tend un billet. Là le
bébé l’attrape au vol, mais Francine lui reprend des mains et
lui explique en roumain que « Non, c’est ta maman qui s’occupe
de ces choses là » et dit fermement à la mère que les enfants ne
doivent pas s’occuper des affaires d’argent, et que maman a le
contrôle sur cela ! Tout cela, avec d’autres conseils en roumain
que je n’ai pas compris. Tout ça également, sans connaître cette
dame, d’une façon très spontanée, dans les rues de Brad…
Bien
sûr, cette aide, ça n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de la
Roumanie ! Mais beaucoup de gouttes d’eau peuvent remplir un
océan ! Je trouve que nous sommes sans doute trop habitués à
regarder la misère avancer, sans essayer de changer tout cela.
Et je retiens avant tout qu’on ne pourra pas faire avancer les
choses sans EDUCATION, d’une population qui est en plus de cela,
restée sous le joug du communisme pendant des dizaines d’années…
En osant parler aux gens, en croyant à l’évolution, et en
mettant « les pieds dans le plat », Francine change peu à peu
les choses à Brad, et cela même si la patience est une qualité
indispensable pour une telle mission…
L’animation
à l’école de Brad maintenant… étant cheftaine louveteau, j’ai
l’habitude de m’occuper d’enfants et d’organiser des activités
diverses et variées. Ici, le rapport avec les enfants était
différent. J’étais déçue de ne pas pouvoir leur parler en
Roumain et leur dire ce que je pensais de ce qu’ils faisaient.
Mais en soi, ne pas parler Roumain n’est pas un handicap et on
s’en sort très bien avec les petits mots utiles et les chiffres.
Par contre, étant donné qu’on a la parole en moins pour mettre
le thème en bouche, il faut préférer les animations accrocheuses
où tout le monde participe. Les enfants sont contents de venir ;
Il n’ont pas l’habitude d’être «animés». En allant les chercher
dans le quartier pour qu’ils viennent à l’école le premier jour,
beaucoup criaient «francesi ! francesi !», une petite fille m’a
même sauté dans les bras. C’est comme un petit événement chez
eux…
Les visites dans les familles m’ont
laissé une vision claire de la mentalité du pays, et les
commentaires de Francine ne faisaient que les enrichir. Ce qui
m’a frappé, c’était les problèmes de santé récurrents dans les
familles. Dans beaucoup d’entre elle, les parents ne pouvaient
plus travailler à cause de leur santé et touchaient une
allocation qui faisait vivre leur famille. J’étais également
très étonnée du chômage qui touchait la population. J’ai
rarement rencontré des personnes qui travaillaient. Cela ne
s’explique pas seulement par la santé, mais aussi par la façon
dont certains employeurs traitent leurs employés, en les faisant
travailler 15 jours pour les licencier directement ensuite sans
salaire. Les employés ne sont pas du tout protégés !
Pour finir, j’ai
eu l’impression d’apporter de bons moments à ces enfants,
parfois de leur faire oublier leur vie familiale difficile. Je
suis contente d’avoir été un exemple pour eux, et encore une
fois d’avoir aidé un tout petit peu à leur éducation. Merci
encore à toi Francine, à Mademoiselle Bouclette, à Dana, et une
petite pensée à Biscuit, le chat.
A très bientôt !!
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