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Oui, « Halte à
Baïa de Cris ». C’est dans ce petit village que réside Francine,
fondatrice de l’association Casa de Copii. (Par chance, sa
bâtisse se dresse du bon côté de la rue : celui qui profite de
l’eau courante…)
Étrange transition… : hier, j’étais à Cluj,
ville étudiante, ville touristique, ville… aisée de Roumanie.
Mais ici, un peu plus bas sur le plateau transylvain
(département de l’Hunedoara) la pauvreté est reine. Les
habitants s’accommodent tant bien que mal de leurs salaires de
misère (150 euros pour une institutrice, 400 euros pour un
médecin…), masquant bien souvent leur dénuement par la
délicatesse de leur sourire et la beauté de leurs prunelles.
Il n’empêche… dans
l’intimité des minuscules meublés qui composent les squats (où
est parquée une partie de la population tsigane) , sous le
regard inquisiteur de Francine, le trop plein de détresse
déborde bien souvent dans les mouchoirs.
Ici, de grands garçons
partis gagner modestement leur vie en Hongrie mais qui
souhaitent retourner dans le giron maternel (Désargenté le
giron. Retour de fils prodigues dont on se passerait
volontiers…). Là,
une toute jeune maman qui survit dans dix mètres carrés en
confectionnant des chapelets que des revendeurs lui achètent
pour quelques sous dérisoires, ce qui ne lui permet même pas de
se fournir en couches pour son nourrisson. |
À l’orée des squats, les enfants semblent
aussi fragiles que les chatons (une floppée !) qui vadrouillent
dans leurs jambes.
La misère sociale sévit
aussi dans les quartiers de Brad. Preuve à l’appui, cette jeune
fille de 16 ans dont on s’arrache la non-garde et qui noie son
chagrin en se sur-alimentant.
Lors de ces visites,
nous nous sentions alors bien désarmées, pauvres Françaises
simplement capables de faire part de notre sourire et de notre
présence encombrante.
Heureusement, nous avons
eu l’occasion de compenser cette impuissance en nous livrant à
de folles matinées d'animation à l’école de Brad, auprès
d’enfants défavorisés. (Note à l’intention des futurs bénévoles
: les chansons gestuées accompagnées par la guitare, ça les
fascine ! Les jeux en plein air, moins… peut-être parce que les
règles étaient bafouillées dans un roumain très primaire.)
Gentils, autonomes, certains porteurs d’une grande tristesse,
d’autres au contraire, animés par la rage de préserver, coûte
que coûte, l’enchantement de leur enfance… mais tout a déjà été
dit sur le sujet, dans les précédents témoignages !
Merci, Mademoiselle
Bouclette, pour votre bonne humeur, votre humour et votre
patience mise à rude épreuve par nos questionnements incessants
par rapport au vocabulaire roumain.
Merci Francine, bien
évidemment de nous avoir permis de vivre ces deux semaines
émaillées de moments forts (plouf, on tombe dans le cliché
ressassé, mais tant pis !).
Quant à vous, lecteurs,
j’espère que vous l’aurez compris : ne loupez pas l’arrêt,
vraiment !
Hélène. |
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