Association Casa de Copii

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La page de Coralie 2011
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Coralie

Etudiante à l'ICSSA de Niort

Développer mes impressions mais par qui, quoi, où commencer ?

Je tiens dans un premier temps à remercier Francine pour son accueil, son dynamisme et sa volonté à toujours vouloir nous faire partager la vie des roumains qu'elle peut côtoyer au quotidien. Merci également à Eliana surnommée Bouclette et à Pierre.
Bouclette avec qui nous avons pu échanger sur le communisme, sur sa vie ici, mais pareillement pour toutes ses traductions. Tout comme Pierre, qui a toujours prit de son temps pour nous traduire ce que les enfants ont pu nous demander à l'animation.

Je vais donc vous définir mon ressenti de ce stage dès mes premiers jours en Roumanie, pendant et les derniers jours de cette expérience que je qualifierai d'inoubliable.

Dès les premiers jours j'ai été assez impressionnée par :
• La pauvreté de la ville de Brad en terme d'habitation et plus particulièrement des blocs pour les populations défavorisées.
• L'entretien des espaces publics, les terrains, les cimetières... ne sont pas du tout tondus et entretenus comme en France.
• Les paysages de la Roumanie dans sa globalité ! Dommage que le tourisme ne soit pas davantage plus développé car la Roumanie dispose d'un fort potentiel naturel dans ce domaine.
• L'agriculture roumaine, en effet j'ai l'impression qu'ici l'agriculture est celle que nous trouvions en France il y a 50 ans. Les hommes et les femmes travaillent avec très peu d'outils mécaniques et ils sont très fatigués physiquement par leur travail et par conséquent paraissent plus âgés que leur âges.

Pendant mon stage, j'ai été particulièrement touchée par :
• L'accueil chaleureux des Roumains, que ça soit par nos visites quand nous sommes allées à la rencontre des familles en difficulté ou pendant notre semaine de tourisme quand nous avons été hébergés par des roumains.
• Les conditions de vie des roumains, effectivement pour ceux étant en situation très précaire, il peut arriver qu'un couple ayant deux ou trois enfants vivent dans une seule pièce. Il y a donc peu d'intimité pour soi ! J'entends aussi par conditions de vie, leur rapport avec l'argent. En effet, je trouve que pour un roumain se trouvant dans la classe moyenne, la vie est chère. Par exemple des choses essentielles comme le pétrole est au même prix qu'en France alors que le salaire moyen d'un roumain est de 200 €...
• La prise en charge des personnes en milieu hospitalier, certes, Francine soutient une famille X et il se trouve que le père de famille a eu besoin d'être hospitalisé.. Monsieur X est en fauteuil roulant. Se sont donc les garçons qui ont eux aussi été en stage chez Francine en même temps que moi qui ont porté Monsieur X en fauteuil roulant dans sa chambre d’hôpital ! Aucune ambulance ou personnel hospitalier ne prennent en charge ces personnes.
• La corruption présente dans ce pays, en comparaison avec le manque de prise en charge de monsieur X, son épouse a du verser des denrées alimentaires, de l'alcool et 400 LEI soit 100 € pour que le médecin s'occupe de son patient ! J'ai trouvé cela ahurissant pour cette famille qui est déjà en grande difficulté financière.
• Les parrainages, vis-à-vis des enfants, adolescents ou étudiants en difficultés. Un certain nombre de familles bénéficiant des parrainages ont une somme fixe tous les mois, ce qui leur permet normalement d'assurer les frais engagés pour leurs enfants. Il faudrait que ces parrainages continuent, et mon rôle est de faire partager tout ce dont j'ai vécu ici pour faire éveiller de nouveau dons ou parrainages...
• La religion, tous ces monuments, les mentalités vis à vis de la foi m'a assez impressionnée. Les roumains ont d'ailleurs du mal à concevoir que les français ne soient pas tous croyants et pratiquants.
• Le centre de placement, j'ai été agréablement surprise de rencontrer un établissement aussi propre et confortable pour les enfants. Avec tout ce que les médias ont diffusés dans l'occident, j'avais une image beaucoup plus négative des centres de placement en Roumanie. Avec celui que j'ai pu visiter à Brad, mon image de départ a complètement disparu.

Vers les derniers jours de cette expérience j'ai été sensible par :
• Le manque de structure dans le domaine du social à l’insu des Roumains, en effet beaucoup, voire tout est à créer dans ce milieu. L'aide à la personne peut se faire entre voisins s'il y a de bons rapport sinon aucune aide extérieure ne leur est proposée ! Dans les maisons de retraite rien n'est mis en place pour distraire les retraités...
• Les mentalités, le communisme étant encore récent dans la tête des Roumains, il faudra encore quelques générations pour peut être faire avancer les choses au sein du pays. Je pense que certains voire beaucoup sont « marqués » par l'époque du communisme alors il y a peu de réclamations ou peu de révolte de la part des Roumains envers l'état. Par exemple l'année dernière, 25% des salaires des fonctionnaires a été supprimé. Personne n'a protesté contre le gouvernement.
• Mon retour en France, je ne parlerais pas de sensibilité mais plutôt d'appréhension... Je suis partagée par le fait de retrouver tous mes proches et un environnement assez riche et de laisser derrière moi tout ces gens dans le besoin et un environnement assez pauvre. J'ai également la crainte d'être incomprise par mes proches lorsque je voudrais essayer de leur expliquer ce que j'ai pu voir, entendre et comprendre de mon stage. Cette expérience restera à jamais gravée dans ma mémoire...

Je remercie une dernière fois Francine pour toute l'énergie qu'elle a pu nous consacrer au sein de ces 6 semaines.

Coralie

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