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Caroline Etudiante en Psychomotricité - Lille |
SEJOUR EN ROUMANIE
du 5 juillet au 16 août 2012
Je vais commencer
par une brève présentation : J'ai décidé de faire ce voyage avec Soline,
toutes deux étudiantes en
psychomotricité à Lille. Nous avons opté pour la Roumanie pour la
proximité, mais il s'avère également
que la langue est très proche du français et plus
encore de l'italien. (donc assez facile à apprendre).
Nous ignorions quasiment tout de ce
pays, à part, comme la plupart des gens, les polémiques
autour de la population Rom en
France. Nous voilà parties pour six semaines. Je
conseille vraiment à ceux qui désire aller
chez Francine de partir suffisamment longtemps !
Si je devais
résumer cette aventure, je dirais que c'était avant tout des rencontres.
A commencer par
Francine, qui nous accueille dans sa maison à Baia de Cris avec toute sa
générosité, et qui souhaite
nous faire découvrir ce pays qu'elle considère maintenant comme
le sien. Grâce à elle, nous avons pu
aller au musée du communisme de Sigeth et mieux
comprendre les détours du communisme et les dégâts que
cette période a laissés, mais
également parler directement avec des gens qui ont vécu
la transition comme Virgil ou Ormi.
Je suis aujourd'hui convaincue que les personnes qui
vivent dans le pays depuis longtemps,
ont beaucoup plus à nous apporter que les grandes ONG
qui partent en mission sans toujours
prendre en compte la population et son histoire.
Je ne la remercierai jamais assez de nous avoir
toujours soutenue dans nos projets.
Cette aventure
c'est surtout le centre de placement de Brad tous les jours. Et là-bas,
notre quotidien, c'était les
enfants, des enfants qui sont en recherche permanente
d'affection et d'amour, des enfants
qui n'ont pas grand chose et qui attendent beaucoup de
nous. Ces enfants qui vous
retournent les tripes la plupart du temps parce que notre
présence ne remplace pas celle de
leur mère et que ce manque est omniprésent. Mais c'est
surtout des moments magiques passées
avec eux, des projets qui aboutissent, comme celui du
bain, qui permet aujourd'hui aux
petits de profiter pleinement d'un moment dans l'eau...
Nous avons rencontré également les adolescents, avec
qui nous sommes parties une semaine en
colonie itinérante. Nous avons partagé avec eux des
moments de complicité inoubliables.
Le centre c'est aussi une équipe, des éducatrices qui
ne demandent qu'à être impliquées
dans les projets, qu'on parle avec elles même si
parfois c'est compliqué. Merci à Lili, la
directrice, pour son investissement.
Alors protégez-vous
émotionnellement, mais pas trop, ça vaut le coup de se laisser
surprendre.
La rencontre de la
population locale me laisse des souvenirs mémorables. J'ai été
profondément touchée par la
générosité des roumains, roumaines, tziganes chez qui nous
sommes allées, qui malgré la
simplicité de leur mode de vie, nous ouvrent leurs portes
chaleureusement. Il y a aussi tous
les autres, toutes les personnes qui nous disent «
bonjour, ça va » quand ils nous
croisent, juste pour nous parler français. Parce que cette
population a une telle image
idéalisée de la France, qu'ils étaient très intrigués par
notre présence.
Je retiens surtout,
les rencontres faites chez Francine. Cette bande de jeunes que nous
étions, un peu bruyante parfois mais
tellement soudée, pas seulement parce que c'était un
peu les vacances et qu'on voulait en
profiter, mais surtout parce que ça aide vraiment à
tenir le coup là-bas, parce que les
coup de blues sont nombreux et que notre investissement
émotionnel est tellement fort avec
les enfants, que ça aide à prendre du recul et supporter
ce qu'on vit.
Je ne connaissais
pas du tout ce pays avant cet été et je pense maintenant que c'est un
endroit qui mérite d'être visité,
d'abord pour ses paysages magnifiques, pour ses montagnes
tellement apaisantes et ses forêts,
mais également pour son histoire très complexe (trop
peu connue en France) relatant la
vie sous Caucescu, la place des Tziganes dans le
pays...pour la population très chaleureuse, bien loin
de notre société de consommation et
de l'individualité française.
C'est une expérience qui m'a fait
vraiment réfléchir personnellement et
professionnellement.
Pour terminer, je
voulais remercier Soline. C'était notre projet depuis longtemps de partir
les deux, et même si je pense
que celles qui sont venues seules ne le regrettent pas,
c'était très important d'avoir
quelqu'un sur qui compter dans les coups durs. Notre
complicité nous a beaucoup aidée au
centre de placement, c'était facile de travailler
ensemble et c'était agréable pour tout le monde. Mais
ce fut surtout un soutien énorme en
rentrant en France, parce que s'il y a des coups dur
là-bas, le retour en France est sans
doute le pire !
Mon seul conseil :
bosser le Roumain au maximum, même si c'est ennuyeux les méthodes et la
leçon tous les soirs parce
que c'est la seule frustration que je ramène en France, ne pas
avoir assez discuté avec les gens.
Caroline |
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