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Col de Prislop
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Le petit journal de Monique - Roumanie 2013
    Cluj en Roumanie Dans le vif du sujet
Col de Prislop
 
La route qui mène au col de Prislop est pleine d'attraits : au départ nous traversons des villages dont les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres mais pour que vous puissiez vous en rendre compte, il faudra regarder les photos à mon retour. Nous longeons une rivière dans un secteur très boisé qui est exploité : Francine m'explique que le bois est parfois descendu sur l'eau.

Un peu avant le col et en pleine montagne je prends le plus discrètement possible une photo d'un camp de tzigane en pleine forêt (la photo sera très mauvaise car j'ai trop peur de me faire repérer et me sent un peu mal à l'aise de la prendre) : les abris consistent en 4 piquets recouverts de bâches en plastique. Ce sont des tziganes ramasseurs de champignons. Certains tentent de les vendre au bord de la route mais nous pouvons voir au col une camionnette venue pour les collecter, certainement pour les vendre en ville. Autre témoin de la présence de ces tziganes, et çà c'est Francine qui le sait, toutes les glissières en aluminium installées pour éviter des sorties de route dans le précipice ont disparu, ne laissant plus que les moignons sur lesquels elles étaient fixées... Le métal se vend très bien à l'heure actuelle...

Au col, il y a devinez quoi? Je vais vous le dire : un monastère et non des plus petits... Notre pope est invité à venir le visiter en notre compagnie : il finit par venir mais ne se montre pas très emballé sur le moment...Il accepte finalement! C'est la seconde fois que nous le prions de nous suivre : mais qu'a-t-il donc? Ce col a un petit air de Col de Jau avec ses vaches pour ceux qui connaissent à part qu'il y a un monastère et des tziganes qui vendent des champignons.

Nous n'allons pas tarder à débarquer notre passager (non sans qu'il nous ait donné quelques babioles : un magnet avec la photo de son monastère, un élastique noir à porter en bracelet) et redescendons vers la vallée. En chemin nous pouvons admirer une très belle église en bois, entrevoir une ménagère en train de laver son linge dans la rivière, un ramasseur de pommes, puis sans transition, changeons d'époque pour trouver sur des kilomètres et des kilomètres de cette zone montagneuse, de belles grandes et cossues maisons fraîchement construites ou en construction côtoyant des habitations pauvres ou traditionnelles... Maisons vides ou seulement habitées par une ou deux personnes âgées. De quoi s'agit-il encore?

Cette apparente prospérité cache une réalité sociale qui n'est pas forcément des plus faciles pour les propriétaires de ces villas repartis en cette fin d'été travailler en Italie, et exerçant parfois des professions qui ne sont pas des plus valorisantes dans ce pays. Cela implique dans certains cas de gros sacrifices tels des séparations familiales, l'éloignement de son pays, l'obligation d'aider sa famille restée sur place et peut-être le manque de considération des ressortissants du pays qui vous accueille? Les maisons resteront vides ou habitées seulement par les grands-parents jusqu'à Noël. Ce que nous ignorons, ce sont les conditions de logement dont bénéficient ces heureux propriétaires tout le reste de l'année.

Nous nous dirigeons vers Vadu Izei et ne tardons pas à voir de plus en plus de personnes en costumes traditionnels dont des femmes en foulard entièrement vêtues de noir (à partir d'un certain âge le deuil se porte jusqu'à la mort). Un certain âge? Le mien si ça se trouve... A côté de cela, les jeunes ressemblent à s'y méprendre à ceux que nous avons à la maison (même tenues, mêmes portables greffés à l'oreille).
Je visite en passant dans un petit village un tout petit musée de l'homme qui rend compte de la tradition, des symboles et des vieux métiers : déjà du folklore ou encore du présent... C'est bien là, le tango de la Roumanie... Les situations extrêmes qui se heurtent, les changement exponentiels d'un côté et l'immuable de l'autre, parfois au même endroit dans la même famille. Et dans la tête des gens?

Nous prenons un petit café et rencontrons Mariana, une jeune Roumaine qui en est propriétaire avec son jeune mari. Marianna a passé quelques années à Paris chez des personnes qui l'employaient pour s'occuper de leurs enfants. Elle a finalement décidé de se marier avec un roumain et attend un enfant. L'on sent fortement que le choix s'est fait dans ce sens, mais qu'il ne coulait pas forcément de source (ce pays comptait environ 20 millions d'habitants. D'après les informations que j'ai pu glaner au moins deux millions de ses ressortissants vivraient actuellement dans divers pays d'Europe mais aussi pour les plus qualifiés au Canada).

Nous visitons le monastère de Barsana (les monastères qui ont fleuri et continuent de fleurir dans toute la Roumanie sont en général orthodoxe : ils sont apparemment financés par des dons de provenance variée). La mère supérieure avec son camembert noir sur la tête passe dans l'enceinte dans une Mercédès à vitres fumées ce qui ne laisse pas d'étonner le visiteur... Cela étant, il faut admirer le merveilleux travail du bois qui a été effectué dans chacun des édifices (église, hôtellerie, musée).

Nous sommes dans les maramures, où des villages magnifiques se succèdent avec leur réputés portails en bois sculpté. (il faudra regarder les photos). Un petit bémol : on a parfois laissé se construire des maisons avec des portails métalliques clinquants bling bling à côté de ces merveilles... Tout va un peu trop vite ici peut-être...

17h50 : nous arrivons à Sighetu. Suite demain.

Monique
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