Valea farà nume (vallée sans nom), tel est son
nom. Nous avons traversé sans dommage ce lieu hors du temps, habité de
créatures invisibles...l es ingerii pàzitori (anges gardiens) ne nous
lâchent jamais d'une semelle en de pareilles circonstances. C'est comme
çà en Roumanie, vous me croirez si vous le voulez...
C'était le
dernier détail de notre voyage que j'avais oublié de vous faire partager
: nous avons trouvé ça très drôle, écrit très sérieusement sur une
pancarte routière on ne peut plus ordinaire.
Nous attendons ce
soir cinq personnes de la fondation de Machecoul (petite ville de la
Loire Atlantique près de Nantes). Cette fondation aide l'association de
Francine de manière très significative depuis pas mal d'années. Ses
membres se démènent toute l'année à coup de tombolas, loto et que
sais-je encore, pour apporter le soutien financier dont Francine a
besoin pour mener son action : l'argent est effectivement une condition
sine qua non à la poursuite de l'œuvre, même si cet argent n'est rien
sans le travail d'accompagnement assuré auprès des bénéficiaires des
dons.
En réalité la fondation de Machecoul connaît la Roumanie
depuis un sacré bout de temps (je dirais depuis le début des années 90).
Avant de connaître Francine, elle est intervenue pour équiper et
développer un centre de dialyses jusqu'au moment où, repris par des
financeurs étrangers, ce dernier ne justifiait plus d'un soutien
particulier.
La fondation eut alors envie d'aider un centre de
placement, et, c'est un ermite, Jean-Baptiste, originaire de Machecoul
et venu s'isoler en Roumanie (Blaj), qui a mis les deux parties en
relation (il connaissait Francine et son action, vous l'avez compris).
Nos petits Nantais sont en retard... Ils ont voulu prendre les
petites routes touristiques toutes cabossées, se sont racontés des
histoires drôles et ont raté une bifurcation... Ici, et justement à
cause de l'état des routes et dans le cas présent, de la tombée de la
nuit, ce type d'erreur peut signifier une perte de temps inimaginable.
C'est dommage, il ne feront pas la connaissance de Roxana, une de
leur protégée, puisque quelqu'un dans leur groupe parraine ou marraine
ses études... C'est donc nous qui avons le privilège de passer un moment
avec cette jeune fille à laquelle nous avions demandé de venir
rencontrer ses bienfaiteurs.
Roxana, 20 ans, a entamé depuis un
an des études d'assistante sociale (et de théologienne puisque l'un ne
va pas sans l'autre) et nous parle de cette formation et des stages
qu'elle effectue avec beaucoup de passion. Francine n'en revient pas. Il
y a à peine plus d'un an, Roxana était une jeune fille repliée sur elle
même, qui ne faisait que pleurer lorsqu'elle évoquait les problèmes
incommensurable de sa famille... Francine affirme qu'elle est devant une
réelle métamorphose.
Roxana fait ses études à Alba Lulia et
connaît maintenant Antonio (le futur écrivain pope) qu'elle s'est
chargée de piloter à travers le campus, puisque lui va arriver en
première année... Cette fois encore Francine peut mesurer l'utilité
de son travail car sans le soutien financier actuel et antérieur qui lui
a été, et qui lui est apporté, rien n'aurait été et ne serait possible
pour cette jeune fille. Il va sans dire qu'elle a aussi été souvent
encouragée par Francine à penser à son avenir sans prendre sur ses
épaules tous les problèmes de sa famille... et que ce soutien était
vraiment de première nécessité vu son état psychologique de l'époque.
Allez savoir pourquoi elle a ensuite justement voulu devenir
assistante sociale ? Je vous laisse méditer sur les possibles raisons de
ce choix.
Nous prenons congé de cette très sympathique jeune
personne non sans lui souhaiter une bonne rentrée.
Et nous voici
maintenant au restaurant de chez Alba (notre petit quartier général car
on y mange très bien pas cher du tout... Et je me sens déjà une habituée
de ce lieu...). Tiens, nous n'allons pas être tout seuls car
aujourd'hui samedi, il y a un mariage dans la grande salle. On nous cale
dans un coin stratégique pour visionner la fête... Coin également très
stratégique pour nos pavillons auditifs, car vous allez bientôt vous en
apercevoir, nous n'allons pas tarder à presque regretter le silence du
repas au carmel de la sœur Eliane....
Monique
|